Voyage #1 : Écosse (Juin/Juillet 2003)


Le contexte -18 ans, notre premier voyage de plus d'un mois. Et l'Écosse est la contrée idéale pour s'initier au backpacking : transports en commun nombreux et auto-stop relativement aisé, auberges de jeunesse et bed and breakfast à foison, nourriture pour toutes les bourses... 

LE GOÛT DU VOYAGE
L'Écosse est une destination plutôt "simple", et les écossais sont des hôtes exceptionnels, fiers de leur pays dont ils sont toujours heureux de partager la culture et les traditions. Ils sont d'une hospitalité généreuse et sincère, surtout pour nous, français : bien souvent, ils nous ont dit qu'en vertu de la Auld Alliance, ils étaient ravis de nous recevoir (ou de nous prendre en stop), feraient tout pour nous satisfaire, en nous remerciant du soutien de la France, se félicitant de la grande amitié entre nos deux nations. Et qu'ils détestent les anglais. Un discours qui étonne quelque peu au début, l'alliance étant plus connue là-bas que chez nous, comme rappelé sur Wikipédia.

Certes, ce n'est définitivement pas le pays de l'aventure (à part pour les midges ?), mais la chaleur des écossais et la beauté saisissante d'une nature unique en font une destination prodigieuse. Un pays si proche, mais une ambiance d'un autre monde : la tranquillité des landes légèrement caressées par le vent, le brouillard tombant sur les lochs, les ruines fantomatiques du château du clan McPicsou de Kilchurn, le sommet du Ben Nevis s'élevant au-dessus de Fort William, les paisibles Borders et leurs abbayes rosées, l'île de Skye, les phoques sur le Loch Carron, et surtout, surtout, la vallée de Glencoe, verdoyant et saisissant vestige d'un supervolcan érodé lors de la précédente ère glaciaire.

Les villes non plus ne manquent pas d'attrait, Édimbourg et Glasgow évidemment, à seulement 1 heure l'une de l'autre, en sont les deux plus nobles représentantes, avec des visages radicalement différents : historique et classieuse pour l'une, industrielle et vivante pour l'autre. Mais d'autres bourgades ne doivent pas être ignorées : Aberdeen la grise, Inveraray la blanche, Ayr la méridionale, Oban et son "Colisée", Inverness et ses charmantes rues piétonnes... L'Écosse est un paradis pour voyageurs, puisqu'on vous le dit !

Plus qu'une initiation, ce fut une révélation : à notre retour, la perception du sens de la vie (carrément) s'en est trouvée bouleversée. C'est bien l'effet que ressentent les globetrotters et tourdumondistes : le goût de la liberté que rien par la suite ne pourra entraver. Un dépucelage violent, mais ô combien formateur.

Au blues pendant le voyage - que vous connaissez tous, ces quelques jours à un moment ou à un autre où vous vous dites "nom de Zeus, qu'est ce que je fous là ?" - succède le blues du retour, avec une seule idée, qui ne nous lâchera plus : repartir.


LA DIFFICULTÉ DES LANGUES
En sortant du lycée, notre anglais que nous pensions très bon s'est révélé très mauvais et absolument pas fonctionnel (la catastrophe de l'apprentissage des langues dans les écoles françaises n'est pas un mythe...), doublé par notre accent reconnaissable au moindre mot (un "Hey" suffit à notre interlocuteur pour nous sortir un "Ho, you're Frrrrench !"), ce fut drôle de constater que notre première destination, proche et anglophone ("c'est facile", pensions-nous...) constitua un défi de taille à ce niveau. Evidemment, l'accent écossais, qui lui non plus n'est pas un mythe, n'arrangea pas les choses.

Mais au gré des voyages, l'anglais s'améliore, des bribes d'autres langues s'y ajoutent, et le changement est surtout psychologique : la communication entre êtres humains est universelle, il est toujours possible de se comprendre, et vous serez toujours en mesure de trouver votre chemin, trouver à manger, payer (ça aussi, c'est universel). Une fois cette barrière psychologique passée, la langue n'en est plus une (de barrière), et l'appréhension se transforme en amusement ludique.

Un voyage de quelques semaines à l'étranger, - à condition of course de parler aux autochtones - est souvent plus instructif que des années sur les bancs de l'école. De la même manière qu'un voyage d'un mois vous en apprendra plus sur le monde et sur vous-même que 10 années de travail dans un bureau. Pour apprendre une langue, oubliez les instituts, et pour combattre votre timidité ou retrouver confiance en vous, n'allez pas payer un thérapeute : vo-ya-gez !


LES 10 SITES INDISPENSABLES EN ECOSSE
  1. Glencoe, la plus belle vallée du monde ?
  2. ÉdimbourgLe Royal Mile, du palais de Holyrood au château d’Édimbourg (photo 1) ; Les musées : Royal Museum, Museum of Scotland, Our Dynamic Earth ; Princes Street, artère vivante, ses jardins et le Scott Monument.
  3. Inverness. En plus d'être une ville charmante (photo 2), elle est à proximité de points d'intérêts majeurs : Le Loch Ness et le château d'Urquhart, le château de Cawdor, le champs de bataille de Culloden, Fort George et le Highlanders' Museum.
  4. L'ïle de Skye. En partant de Dornie, visiter l'Eilean Donan Castle, rejoindre l'île en passant par Kyle of Lochalsh, faire une halte à Portree, et atteindre, émerveillé, l'Old Man of Storr.
  5. Le vaste sud : les Borders, avec l'abbaye de Melrose et le mur d'Hadrien. New Lanark, cité ouvrière de l'utopie socialiste. Enfin, le Culzean Castle et son parc, proche de l'agréable ville d'Ayr.
  6. Glasgow, la capitale économique, jeune, commerçante et dynamique. Avec de nombreux points culturels : Art Museum, Museum of Transport, Burrell Collection...
  7. Le Ben Nevis, le plus haut sommet du Royaume-Uni, offre une ascension grandiose, avec le charme de Fort William à ses pieds.
  8. Stirling, le château, le centre-ville et le Wallace Monument.
  9. Inveraray et Auchidrain Township, le Loch Awe et le château de Kilchurn.
  10. Aberdeen, le centre-ville, le maritime museum.