Voyage #3 : Chine et Japon (Janvier/Février 2005)


BEIJING...
3 ans avant les jeux olympiques, alors que le nid d'oiseau était en construction, la capitale chinoise respirait déjà le dynamisme (et les gaz d'échappements), et le tourisme déjà de masse s'agglutinait devant le mausolée de Mao tandis que des pékinois tentaient de faire leur beurre avec cette manne (guider un visiteur sur 50 mètres en échange de yuans, vendre des babioles "Made in China" [pour une fois que c'est du local, fallait en profiter] qui ne supporteront pas le voyage de retour...), tout ça dans un joyeux bordel.

Le plus grand attrait culturel, outre l'étonnante fourmilière locale se mêlant aux infrastructures du régime qui n'a plus de communiste que le nom, est la succession et la concentration des temples impériaux, bouddhistes, taoïstes et confucéens qui ornent la cité. A proximité, le palais d'été, des portions de la grande muraille, les tombeaux des Ming et d'autres sites incontournables (mais surpeuplés) en font une ville-base très pratique. Les collines parfumées (Xiangshan) et le temple des Nuages d'Azur n'étaient pas envahis par les tours opérateurs et offraient un terrain de découverte passionnant, idéal pour la méditation, loin des "nouveaux" malls étouffants de la rue Wangfujing.

Nul doute que 9 ans après, la capitale chinoise doit avoir quelque peu changé de visage. A commencer par l'enchantement des si agréables hutongs dont la destruction commençait alors, pour transformer de grands quartiers chaleureux où s'épanouissaient traditions et convivialité, en vestiges touristiques tristes et habitations modernes désincarnées. Il nous tarde de voir ce que le boum économique a pu apporter en échange, et surtout découvrir les cœurs que sont Hong Kong et Shangaï, tout autant que d'autres provinces, Yunnan, Sichuan et Tibet. La Chine est plus que jamais sur la check-list.

Ces photos ont été prises avec des appareils jetables bon marché achetés sur place, et furent développées sur place. 
Si seulement on avait eu un iPhone dans la poche à cette époque...

LES 10 MEILLEURS MOMENTS A PÉKIN
  1. La Cité Interdite 
  2. Le palais d'été
  3. Le temple du Ciel
  4. Les Hutongs (ou ce qu'il en reste)
  5. La grande muraille
  6. Le temple des Lamas
  7. Le Parc Beihai
  8. La place Tian'anmen et le mausolée de Mao
  9. Le parc Xianshan
  10. Le musée National de Chine

Le temple des cinq cyclones dans le palais d'été. Ou autre chose. Je ne suis pas sûr que cette légende soit très utile, en fait.

....TOKYO, KYOTO ET OSAKA
Changement de style et d'ambiance. A l'ébullition d'un pays en pleine croissance succède l'harmonie de celui qui connaissait déjà depuis 10 ans la stagnation, une natalité à la traîne et le vieillissement de sa population, mais qui est parvenu depuis longtemps à équilibrer traditions et modernité (donc non, "harmonie" n'était pas ironique).

A Tokyo, chaque quartier invite au vagabondage, des imposants buildings de Shinjuku, à la trépidante vie de Shibuya, du luxe de Ginza ou à la sobriété de Marunouchi. Tokyo est une ville-monde, où les bandes de rockers côtoient des groupes plus folkloriques...

...et ce n'était pas qu'un exemple dans le vent.

Plus au sud, Kyoto est l'autre étape étourdissante de ce séjour sur l'archipel. Malgré les nombreux espaces traditionnels et spirituels à Tokyo, nul autre endroit que Kyoto permet de mieux appréhender l'histoire et la culture nippone. Ambiance beaucoup plus urbaine à Osaka, qui se remettait encore du séisme de 1996.

Le rapport affectif très particulier qu'entretiennent les français, principalement de notre génération (la génération y), avec la culture japonaise, se comprend. Ce n'est pas uniquement grâce à l'oeuvre colossale de Miyazaki, aux productions de la Tōei ou à l'omniprésence des créations de Shigeru Miyamoto. C'est sûrement aussi causé par l'admiration que nous pouvons avoir envers cette population si bienveillante et respectueuse, tout autant à la pointe de l'innovation que plongée dans ses traditions, loin de l'image que nous avons de nous même, gaulois. Plus qu'un coup de cœur, le pays du soleil levant mériterait bien plus que les quelques semaines que nous lui avons consacrées, pour y parcourir les 4 îles principales, aller à la rencontre des gens et avoir le temps de s'intéresser aux merveilles de l'archipel. Le Japon est plus que jamais sur la check-list, lui aussi.

Shinjuku et Asakusa

LES 10 MEILLEURS MOMENTS AU JAPON
  1. Shinjuku, de la tour du gouvernement métropolitain, au Kabukicho, et au jardin impérial (Tokyo)
  2. Gion, le quartier historique et le sanctuaire de Yasaka (Kyoto)
  3. Le temple Sensō-ji à Asakusa (Tokyo) 
  4. Le temple du pavillon d'or (Kyoto)
  5. Shibuya (Tokyo)
  6. Fushimi Inari taisha (Kyoto)
  7. Château de Nijō (Kyoto)
  8. Musée Edo Tokyo (Tokyo)
  9. Odaiba (Tokyo)
  10. Toei Studio Park (Kyoto) et le Universal Studios Japan (Osaka)

Note : Un livre que nous conseillons systématiquement pour apprivoiser la culture nippone : "Le Japon en un coup d’œil", de l'International Internship Programs, illustré par Takahashi Mitsuru, publié en France par Kana. Une bible.


 

 

CHINE vs. JAPON
Curieux exercice que de comparer l'incomparable, ces 2 mastodontes aux destins si liés mais aux desseins si éloignés : à quand Portugal vs. Ukraine, direz-vous ? Et pourtant, en se promenant dans les 2 pays pendant le même voyage, en passant de Pékin à Tokyo dans la même journée, quelques éléments choquent et la comparaison est inévitable.

La propreté des japonais et leur grande discrétion à la limite de la pudibonderie, contre les chinois qui se mouchent dans la rue, expirant sur le trottoir le contenu de leur narine en bouchant l'autre du doigt. La politesse des tokyoïtes, vous courbant l'échine à la moindre occasion dans un respect semblant si sincère, contre l'accueil bruyant et amusé des pékinois. Le déploiement technologique nippon à tout prix, jusqu'aux toilettes électroniques masquant vos pétarades par des gazouillis d'oiseaux, contre le "fais comme chez toi" et "achète une de mes patates qui cuit sur ce vieux bidon rouillé" (et c'est vrai que c'est bon), côté chinois. Evidemment, je force le trait, même si ces exemples furent vécus, mais cette débauche de stéréotypes ne manque pas de surprendre le voyageur... et de lui laisser de sacrés souvenirs.

Les 2 pays sont absolument fascinants à vivre, avec une richesse historique enivrante et des traditions passionnantes. Et si les japonais furent des hôtes parfaits (y en a-t-il des meilleurs au monde ?), nos rencontres chinoises n'en furent pas moins fabuleuses. Un point partout, balle au centre.

(Beijing)